14/10/2024

Impact local : comment la Polyclinique de Grand Cognac fait de la RSE une réalité concrète

Embarquer & Mobiliser

Comment impulser le passage à l’action en local ? Quels sont les acteurs à mobiliser quand on met en place une action RSE ? Quels sont les impacts d’une dynamique RSE sur le quotidien des collaborateurs ?

Pour vous offrir un point de vue terrain sur ces questions, Lakaa a eu le plaisir de s’entretenir avec Laëtitia BERTIN (LB), référente RSE de la Polyclinique de Grand Cognac (environ 105 employés). 

Elle est accompagnée de Tiphaine COUDRET (TC), chargé de mission RSE du Groupe GBNA Santé, lui-même membre de la coopérative SantéCité.

Ils nous détaillent comment ils font vivre la RSE dans le fonctionnement de l'établissement et leurs pratiques.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

TC : J’ai rejoint le Groupe GBNA en début d'année 2024 pour établir la stratégie RSE du groupe, venir en soutien aux établissements sur les nombreuses démarches qu'ils avaient déjà initié et sur les projets qui sont transverses sur l'ensemble du groupe. 

LB : Moi ça fait 22 ans que je travaille à la clinique. J'ai été aide-soignante pendant 18 ans, puis j'ai pris un rôle plus administratif. Depuis janvier, je suis référente RSE au sein de l'établissement, parce que c'est un sujet qui me tenait à cœur depuis très très longtemps. On avait fait un petit peu de RSE il y a quelques années, et puis ça a été lâché. Là, avec le fait que la clinique ait été reprise par le Groupe GBNA, ça s'est relancé.

Pouvez-vous nous parler de quelques actions mises en place dans la clinique ?

LB : On a eu une nouvelle infirmière hygiéniste qui est arrivée il y a un an et qui a mis beaucoup de choses en place. Déjà, on a beaucoup diminué tout ce qui est DASRI (Déchets d'activités de soins à risques infectieux).

TC : Oui ! On incinère à une température beaucoup moins élevée les déchets ménagers et assimilés, donc c’est 3 fois moins de gaz à effet de serre pour le traitement des déchets qui ont pu passer de la filière DASRI à la filière classique.

LB : On a aussi mis le recyclage papier en place, on est repassé des verres en carton aux verres en verre, et on a dématérialisé la feuille de paye. Tout ce qui est cartouche d'encre et toner, c'est un système de récupération. Et tout ce qui est recyclage du papier administratif avec des données médicales, ça part à une société. 

On a mis le collecteur à piles aussi au mois de septembre, avec Corepile ! Le tri sélectif a très bien pris.  

Et l'impact sur le tri des déchets a été impressionnant. Les gens ont bien pris conscience et se sont très vite mis dedans. Quand on transporte les déchets, des fois on a une ou deux poubelles de DASRI, alors qu'avant on avait une benne complète par jour.

- Laëtitia BERTIN, Référente RSE de la Polyclinique de Grand Cognac

Voilà, on a mis un petit parking à vélo, aussi. Là, on aimerait arrêter de distribuer des bouteilles d'eau aux patients, et privilégier les carafes. Le projet va se finaliser d'ici la fin de l'année, je pense. 

On fait aussi beaucoup de sensibilisation en santé publique, avec des actions comme Octobre Rose (cancer du sein), Mars Bleu (cancer colorectal) et bientôt Juin Vert (papillomavirus et cancer du col de l’utérus) en collaboration avec Mme Brisson Sylvie, Responsable accueil et référente identivigilance. Là on va être formé comme ambassadrices pour relayer le centre de dépistage de Nouvelle-Aquitaine et informer les patients en Charente sur le dépistage.

Le service technique s’est récemment chargé de faire un don de matériel qui est parti en Ukraine, en partenariat avec l’association AIMA. On a fait partir 11 lits médicalisés, 11 matelas, 25 chevets et 4 tables adaptables.

 

Et puis c'est vrai qu'avec la plateforme Lakaa, ça nous a donné des idées parce qu'il y a plein de petites choses qui se rajoutent !

Pouvez-vous nous détailler quelques actions mises en œuvre au niveau du groupe ?

TC : Je suis en train de nouer un partenariat avec l’application Moovance qui a été poussée par Laëtitia. Elle permettra aux utilisateurs de trouver plus facilement des trajets compatibles pour covoiturer au quotidien. Et pour aider à prendre les bonnes habitudes, les 10 premiers trajets covoiturés permettent de débloquer une prime d'État de 100€.

Laëtitia a aussi proposé une solution qui s'appelle Reevolt, qui permet d'engager le personnel en le récompensant des efforts faits dans la lutte contre les gaspillages énergétiques.

Les soins éco-responsables, c’est quoi ?

LB :  On peut faire plein de soins qui, au niveau de l'impact écologique, sont plus responsables. Il s’agit juste de changer les méthodes. On peut par exemple limiter les suremballages, et travailler avec des laboratoires qui eux aussi ont un développement RSE.

TC : Je précise évidemment que toutes ces modifications se font à garantie de qualité et de sécurité équivalentes ! Pour illustrer avec un cas concret, j'étais ce matin sur une de nos cliniques qui réalisent des chirurgies de la cataracte. Les équipes là-bas ont déjà fait de nombreux efforts notamment pour préférer l'utilisation de dispositifs médicaux restérilisables plutôt que jetables et améliorer la valorisation des déchets. Aujourd'hui nous menons une réflexion pour réduire le volume de déchets produits en diminuant par exemple la taille des champs opératoires ou en optimisant la composition de kits de consommables.

On travaille aussi avec un centre de formation dont deux formatrices deviendront 'formatrices unité durable'. Elles accompagneront les professionnels de santé qui souhaitent éco-concevoir leurs pratiques au sein de leur unité. Un label viendra mettre à l'honneur celles et ceux qui s'engagent pour un fonctionnement plus responsable.

Comment trouvez-vous l’inspiration à l’origine de vos initiatives ?

LB : Déjà, il y a eu la plateforme Lakaa qui a donné des idées. Après on échange aussi avec le groupe et tous les référents. Il y a ce qu’on entend aussi, et on voit si c’est possible de le mettre en place dans nos cliniques. Et puis entre nous ! Ceux qui s'intéressent à ce genre de choses, on se dit : ”Pourquoi pas ça, pourquoi on n'essaierait pas ?”.

TC : Et effectivement, là je peux abonder un petit peu par rapport à Lakaa. L'idée, c'est une mutualisation des meilleures pratiques, parce qu'on a quand même 12 établissements chez GBNA Santé, donc l'information ne circule pas toujours aisément.  

Ça nous permet aussi d'évaluer notre maturité et de nous challenger. Comme c'est un peu gamifiée, ça fait toujours plaisir d'apparaître sur le podium quand c'est le cas !

Et en ce qui me concerne plus directement en tant que chargé de mission RSE groupe, ça me permet aussi d'avoir une vision beaucoup plus claire et très largement facilitée de toutes les actions qui sont initiées. Pareil, c'est toujours la même problématique de l'information qui circule plus ou moins bien selon les établissements et les personnes. Là avec tout ce qui est déclaré sur Lakaa, quand j'aurai des rapports à produire à la fin de l’année, et ce sera le cas pour l'ensemble du groupe prochainement, ça me permet d'avoir un catalogue de tout ce qui a été fait, donc c'est un gros confort de travail

 

Et dernier volet, c'est quand même l'animation de la démarche au niveau groupe. Heureusement, il y a Line Dardelet de chez Lakaa qui se charge de relancer régulièrement pour que la mayonnaise prenne et qu'on parte sur les meilleures bases dans notre utilisation. 

Il y a vraiment pas mal de fonctions qui sont intéressantes pour nous, et l'outil est simple. Il n’y a pas de complexification pour rien, donc pour l'instant on est très satisfaits.

Quel est l’impact de cette nouvelle dynamique RSE sur la relation avec vos parties prenantes ?

TC : Aujourd'hui les agences de tutelle comme l‘ARS (Agence Régionale de Santé) et l’HAS (Haute Autorité de Santé) sont très sensibles à ces sujets et nous soutiennent régulièrement pour qu'on évolue dans le bon sens. 

On a aussi des praticiens libéraux avec lesquels je travaille régulièrement, qui consacrent du temps au sujet pour nous aider à évoluer. Donc je les remercie également !

Et on a beaucoup d'acteurs financiers qui commencent à nous demander certains engagements sur les questions de la RSE, que ce soit les banques ou les fonds d'investissement.

Que diriez-vous à une autre clinique qui hésite à se lancer dans la mise en place d’actions RSE ?

LB : Mais qu'il faut le faire ! Il y a plein de choses qui ne prennent presque rien comme temps et qui ont déjà un gros impact. Rien que le tri des déchets, c'est pas grand chose, juste une nouvelle pratique très facile à mettre en place. Il y a plein de choses qui ne coûtent rien, il faut juste faire de la recherche. 

Donc s'inscrire sur Lakaa déjà. Ça aide aussi à trouver des collaborateurs, parce qu'on essaye de voir qui a fait quoi, avec qui. Avec Lakaa, ça a été facile de trouver des choses. Moi j'ai vu des sujets, et je me suis dit “Ah bah tiens ça fait partie de la RSE ça ?”. Tout ce qu’on a mis en place comme moments de convivialité entre nous, je ne pensais pas que c’était de la RSE, par exemple ! Et du coup on s'est dit ”Mais en fait, on fait plus que ce qu'on croyait !“. Donc on a mis en place un petit afterwork tous les mois, et on va essayer de faire de plus en plus de choses, même au niveau de la convivialité entre le personnel parce que ça joue quand même beaucoup aussi. 

 

TC : Effectivement, c'est rare qu'on parte de zéro ! Souvent il y a des choses qui ont déjà été réalisées qui peuvent tout à fait être valorisées dans le cadre de la RSE. 

“Donc, ça peut être ça le début de la démarche : de se rendre compte qu'on ne part pas de zéro, et qu’on peut aussi mettre en avant les bonnes choses qu'on a déjà réalisées.”

- Tiphaine COUDRET, Chargé de mission RSE chez GBNA Santé

LB : Mais c'est vrai que le fait d'avoir un appui du groupe, ça aide beaucoup. On se sent moins seul. Et on expérimente des choses d'une clinique à une autre pour pouvoir les mettre après en place sur d'autres cliniques. Donc ça, c'est génial. 

TC : Effectivement, nous on a cette chance. Et Lakaa ça peut aussi permettre ça à des cliniques indépendantes en capitalisant sur l'expérience du réseau SantéCité. Et ça, c'est extrêmement facilitant. Quand on a déjà un retour d'expérience, quelqu'un qui peut nous indiquer le bon interlocuteur, qui a déjà fait des calculs sur les bénéfices environnementaux et financiers, la facilité de mise en œuvre pour le personnel, et cetera. En fait, quand on peut profiter de ça, on s'engage plus facilement dans le déploiement d'une action que si on part de zéro.  

Donc voilà, nous on a la chance d'être partie prenante du réseau SantéCité, et on compte bien capitaliser sur les bonnes idées des autres ! Et partager les nôtres aussi, quand même. 

Quels sont les prochains projets RSE de la clinique ? Et les objectifs et défis pour les années à venir ? 

LB : Continuer sur notre démarche, déjà. Sensibiliser un peu plus le personnel à la RSE en 2025, et encourager le covoiturage

Après faire des projets beaucoup plus importants. Donc peut-être pas pour 2025, mais plutôt 2026 ou 2027. Faire un parc solaire, ça serait l'idéal, parce qu’on consomme beaucoup d'énergie.

Et il y a plein de petites choses qu'on va continuer et améliorer, comme le tri des déchets.

TC : On a beaucoup de défis importants au niveau groupe. L'un des projets emblématiques, c’est l’établissement d’un bilan carbone pour définir notre trajectoire de décarbonation.

On travaille également avec la plateforme logistique du groupe et les fournisseurs pour remplacer le cartonnage par des caisses consignées. Côté transport, on va former les chauffeurs à l’éco-conduite qui nous permet de réduire la consommation de carburant de 15 % par formation ! Pour les déchets, l’objectif c’est de réduire et optimiser leur valorisation. Et en ce qui concerne l’eau, on teste un projet de récupération des eaux grises (douches et lave-linges) pour les utiliser dans les toilettes. On renforce aussi nos contrôles sur la qualité des effluents grâce à un audit en cours.

Nous renouvelons cette année l'enquête de satisfaction à destination de notre personnel. L'objectif est de capter les attentes et besoins de nos collaborateurs pour définir un plan d'action QVCT pertinent. Parmi les actions décidées suite à la première édition qui ont abouti, nous pouvons notamment citer la création d'un réseau social interne Konecteam pour faciliter la communication. Ou encore le recrutement d'un préventeur en risques professionnels pour poursuivre l'amélioration des conditions de travail au sein de nos établissements.

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