La crise du Covid a eu de nombreux impacts sur notre quotidien, notamment sur nos habitudes de consommation, et a accéléré la prise de conscience de l'impact de celles-ci sur l'environnement. Des modes de consommation alternatifs se développent et parmi eux, le marché de l'occasion qui ne cesse de croitre depuis une dizaine d'année.
Entre intérêt économique, écologique et social, le sujet de la seconde vie des produits prend de l'importance pour les entreprises, soucieuses de répondre aux attentes de leurs consommateurs.
Alimentaire, Textile, Mobilier, High-tech... de plus en plus de secteurs sont concernés et s'engagent dans des démarches d'économie circulaire afin de réduire leur production de déchets et proposer une consommation plus responsable.
L'Economie Circulaire
Tout d'abord un petit point vocabulaire : l’économie circulaire vise à repenser notre mode de consommation dit "linéaire", afin de limiter le gaspillage des ressources et l’impact environnemental. Il est ainsi possible d'agir à tous les stades du cycle de vie d'un produit, que ce soit par le recyclage, le réemploi ou encore l'upcycling, c'est à dire transformer les matériaux de produits en fin de vie en produits de qualité ou utilité supérieure.
Schéma de l’économie circulaire (ADEME)
Un marché en expansion
Ce nouveau modèle économique compte de plus en plus d'acteurs.
Les particuliers peuvent se tourner notamment vers Emmaüs, qui favorise le réemploi de produits du quotidien encore en état d'être utilisés, que ce soit des meubles, des vêtements ou encore des produits de loisir. Les particuliers peuvent également se diriger vers les Recycleries pour les réparer et les remettre en état. Plusieurs entreprises spécialisées ont également vu le jour, telles que ToGoodToGo pour le gaspillage alimentaire, Vinted pour les vêtements de seconde main ou encore Campsider pour les équipements outdoor.
Si toutes ces nouvelles offres se développent, c'est avant tout pour répondre à une demande croissante des consommateurs de produits plus responsables.
D'après un rapport de la Commission Européenne sur les comportements des consommateurs en 2020, l'impact environnemental des produits est devenu un critère de choix pour 64% des français.
De nombreux marchés se sont développés autour de cette tendance, dont le marché de l’occasion ne cesse de croître, son volume était estimé à 7 milliards d’euros début 2019 (selon Xerfi). Plus responsable et souvent avantageux financièrement, les consommateurs sont de plus en plus demandeurs d'offres de seconde main.
Les enseignes se mettent à la seconde main
Face à la multiplication des acteurs et le développement de nouveaux besoins, les enseignes traditionnelles n'ont d'autres choix que de proposer de nouveaux services afin de rester compétitifs.
Un enjeu de taille en termes d'image, de fidélisation de la clientèle et d'attraction de nouveaux segments.
Le groupe Fnac Darty propose une offre Seconde Vie de produits reconditionnés, allant de l'ordinateur au réfrigérateur, en passant par le jouet. Les clients peuvent ainsi retourner leurs produits électrodomestiques et électroniques qui seront réparés et revendus à prix discount.
Leroy Merlin a lui décidé de mettre en place des espaces de seconde vie dans ses magasins. L'objectif : vendre des produits d'occasion, de fins de série, des modèles d’expositions ou des articles légèrement endommagés esthétiquement… mais toujours fonctionnels et sûrs ! (La plateforme Lakaa permet d'ailleurs au siège de mieux diffuser le guide de mise en place de l'espace seconde vie à l'ensemble des magasins du réseau, et de suivre l'adoption dans le réseau 😉) Cette idée d'espaces de seconde vie est également mise en place par d'autres enseignes telles que IKEA ou Décathlon,
Il est aussi possible de citer le réseau de centres commerciaux Carmila, qui s'engage sur ces sujets en proposant notamment de mettre à disposition des espaces pour des boutiques de seconde main, mais aussi créer des corners seconde main chez des enseignes établies dans ses centres.
Le marche de l'occasion est ainsi l'illustration parfaite qu'il est possible de construire un nouveau modèle économique plus responsable, que ce soit au niveau éthique, social et environnemental.
L'apparition de nouveaux acteurs et l'appétence des consommateurs pour ce marché contraint les enseignes à se réinventer et repenser leurs business modèles