En 2016, Ljubljana a reçu le Prix de la Capitale verte de l'Europe pour les avancées en matière de prise de conscience environnementale de ses habitants et la mise en place d'une stratégie intégrée de développement durable appelée Vision 2025.
Une gestion des déchets particulièrement efficace
La capitale Slovène n'a pas toujours été un exemple en matière d'environnement. Il y a à peine 20 ans, au début des années 2000, tous les déchets étaient directement mis en décharge. "En prenant de l'espace et en gaspillant des ressources les déchets coûtent chers", explique Nina Sankovic de Snaga, la société de gestion des déchets de la ville. Récemment, Ljubljana est devenue la première capitale européenne à s'engager à ne produire aucun déchet. Le bilan : en moyenne, un slovène produit 115 kg d'ordures ménagères par an. C'est quatre fois moins que les habitants des autres pays de l'Union Européenne ! (source : Eurostat / Rethink Plastic)
Néanmoins, cette réussite ne s'est pas faite en un jour. Cela a débuté en 2002 par la collecte séparée du papier, du verre et des emballages dans des conteneurs installés sur le bord de la route. Quatre ans plus tard, la ville a commencé à collecter les déchets biodégradables en porte à porte. La collecte séparée des biodéchets devrait devenir obligatoire dans toute l'Europe en 2023, Mais Ljubljana avait déjà deux décennies d'avance ! En 2013, des poubelles pour les emballages et les déchets papier ont été mises en place devant chaque pas de porte dans la ville et les collectes programmées des déchets ménagers ont été réduites de moitié, ce qui a obligé les habitants à trier leurs déchets plus efficacement.
Des bénéfices environnementaux, sociaux et financiers
Un mécanisme de "pollueur-payeur" a été mis en place au sein de la capitale slovène. Ce concept a été adopté par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) en 1972. Le principe du pollueur-payeur est un principe issu de l'éthique de la responsabilité, qui consiste à faire prendre en compte à chaque acteur économique les externalités négatives de son activité telles que l'émission de gaz à effet de serre ou la production de déchets.
Ainsi, à Ljubljana l'accès aux poubelles est gratuit pour tous les déchets qui sont recyclables, mais cela devient payant pour les ordures ménagères. Cet argent étant ensuite utilisés de manière à encourager la population à recycler. Un habitant de Ljubljana doit payer environ 8 euros par mois pour obtenir une dizaine de sacs poubelles. La facture peut ensuite varier en fonction du nombre d'ouvertures de poubelles et pour chaque sac supplémentaire. Pour ouvrir une poubelle il suffit de passer une carte magnétique, c'est aussi simple que de prendre le métro.
Un projet aussi réussi pour Ljubljana ne peut se réaliser sans la bonne volonté des citoyens. Le changement de comportement des consommateurs a joué un grand rôle. Aujourd'hui, les Slovènes vivent l'expérience du tri comme une seconde nature. Lorsque que quelqu'un ne trie pas ses déchets, cela leur paraît très étrange.
Ce changement de mode de consommation est clairement perceptible dans les éléments de la vie quotidienne : les rues sont nettoyées avec l'eau de pluie collectée et du détergent biodégradable, les magasins sans emballages sont populaires, les articles du centre de réutilisation de la ville sont triés, nettoyés et vendus.